Maeva, 21 ans, originaire d’Afrique, est séropositive. L’équipe médicale qui l’accompagne au quotidien est un soutien essentiel dans sa vie. Sans famille sur qui se reposer, Maeva peut se confier à l’équipe médicale qui l’accompagne. « C’est auprès d’elle que je me ressource », évoque-t-elle. Tous les membres de l’équipe l’entourent, de la secrétaire au médecin, en passant par l’infirmière. Les liens sont forts tant du point de vue affectif que social. « Si je ne me sens pas bien dans ma tête, j’appelle . »
Maeva peut appeler quand elle en ressent le besoin et compter sur leur accueil. Pour Maeva, l’équipe médicale est une seconde famille en qui elle peut avoir confiance. Elle confie : « Ça me réconforte de les entendre. Pour moi, c’est ma famille, car je n’en ai pas ici. Elle seule sait que je suis séropositive . »
L’assistante sociale l’accompagne pour la constitution de ses dossiers, notamment pour le logement, la prise en charge de la Sécurité sociale. « C’est elle qui m’a aidée pour les papiers, qui m’a orientée et qui a constitué mon dossier pour que j’obtienne 100 % de prise en charge. » Lorsque Maeva a appris qu’elle était séropositive, mais qu’elle n’aurait pas immédiatement de traitement, la jeune femme s’est sentie sacrifiée. « Pour moi, on voulait me laisser mourir. Je vérifiais auprès du médecin, sans le dire, si ce qu’on me disait était vrai. » L’équipe médicale était là pour lui expliquer les raisons de cette décision et, peu à peu, lui faire reprendre confiance. « Je me disais que c’était un complot. Je ne savais pas ce que je devais penser. Après, j’ai accepté. » Le groupe de parole créé par l’équipe médicale lui a permis, comme à d’autres, de s’exprimer. « Mon entourage ne sait pas que je souffre de ça, sauf le groupe de parole. » Ces rencontres lui ont donné l’envie d’être active et de se mettre au service des autres dans le milieu médical. « Etre infirmière, c’est mon souhait », dit-elle avec conviction. Maeva a pris confiance en elle et a passé le concours d’infirmières avec l’aide de l’infirmière de l’équipe médicale. « C’est elle quim’a aidée à le préparer. Je partais tôt le matin à l’hôpital, et je travaillais avec elle. Elle m’a offert des bouquins. Pour moi, c’est ma famille. »
Docteur Nadine Ktorza, praticien attaché, service des maladies infectieuses à l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP).
« On voit bien à travers le témoignage de cette jeune fille combien le rôle de l’équipe est essentiel. Elle nous parle de famille, de lien, et tous les membres de l’équipe jouent un rôle. Tout ne se joue pas pendant la durée de la consultation. C’est la disponibilité, la chaleur de l’accueil, qui ont permis à cette jeune fille de reprendre confiance dans les médecins, confiance en elle-même. Elle a pu accepter le fait de ne pas être traitée d’emblée grâce à cette relation qui s’est bâtie peu à peu. Pour elle, cela a été probablement très difficile et, au début, elle a pu ressentir comme un abandon le fait de ne pas être traitée. » Auteur : DR Robert BRAMI
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Mars 2018
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